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Les oasis d'El-Oued Souf

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Le Souf est  une sous-écorégion menacée d'inondation.

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Les oasis d'El-Oued Souf

L'entrée du marché d'El-Oued

Entrée du Souk - Minaret de la Zaouia de Sidi Salem
Entrée du Souk - Minaret de la Zaouia de Sidi Salem 

 

Economie traditionnelle du Souf

Palmeraie à El-Oued (2006).
Palmeraie à El-Oued (2006). 

   Dans le Souf, la topographie du sol a amené ses habitants à adopter une technique de plantation originale totalement différente de celle employée dans les oasis voisines ou ailleurs. En effet, pour atteindre la nappe phréatique et permettre l’irrigation des palmeraies, des travaux gigantesques sont nécessaires pour dégager l’épaisse couche de sable qui s’intercale entre cette nappe et la surface. Les Souafas ont imaginé un système d’irrigation exceptionnel en creusant d’énormes cuvettes appelées « Ghoûts » au fond desquelles ils plantent leurs palmiers. Ceux-ci, étant rapprochés de la nappe aquifère,  leurs racines pénètrent dans la couche humide et leur permettent de s’alimenter en eau à leur gré, rendant ainsi l’irrigation artificielle inutile. Et les seuls travaux d’entretien de la palmeraie consistent à lutter contre le sable éolien en désensablant continuellement à dos d’homme ou d’animal (âne, mulet), et en dressant des haies faites de branches de palmiers (Djérid) aux sommets des remparts de sable entourant la plantation. Grâce au fumage naturel acheté aux nomades et composé de crottin de dromadaire (Djalla), appliqué tous les quatre ou cinq ans, les palmiers produisent des dattes d’excellente qualité dont certaines variétés sont destinées à l’exportation. A l’ombre des palmiers, ou à l’extérieur de la plantation, le propriétaire crée un jardin potager irrigué au moyen d’un puits à balancier dans lequel il cultive des  légumes et des fruits (carottes, navets, ognon, tomate, poivre, ail, fèves, persil, choux, potiron, pastèques, melons, grenadiers, raisins), lui assurant ainsi l’autosuffisance alimentaire tandis que l’excédent est vendu au marché ou troqué contre d’autres produits.


    A l’intérieur de la propriété, le fellah soufi construit aussi une petite maison qui lui sert de lieu de villégiature pendant les mois les plus chauds  de l’été et lui permet de gérer ses récoltes qui débutent fin  septembre de chaque année et se terminent fin octobre. En attendant leur expédition sur le marché, les dattes sont stockées provisoirement dans un entrepôt bâti à côté de la maison familiale. Cette habitation rurale est construite avec les moyens du bord (Tafza, Lous et plâtre). Elle est très modeste et ne nécessite aucun entretien. Comme toutes les maisons  de type traditionnel  de la région, elle comporte des chambres, une salle d’accueil (Seguifa), une cour, une cuisine, des toilettes, deux portiques (Bortal) orientés de façon à profiter de l’ensoleillement en hiver et de l’ombre en été. Elle  est  ouverte sur la palmeraie de façon à permettre aux femmes de circuler librement et sans voile dans la propriété.

 

   Entre la plantation et la maison,  est aménagée une petite écurie (L’Haouita) pour l’élevage (chèvres laitières et chevreaux), attenante à une basse-cour peuplée de volailles (poules pondeuses, coqs et poussins).  Quelques bêtes de somme (âne ou mulet) sont attachées à l’extérieur de ces enclos,  employés surtout pour les travaux et l’entretien de la palmeraie,  pour le transport de sable et de pierres provenant des creusements. Chats, chiens et pigeons sont également des animaux familiers du paysage.

 

La remontée des eaux dans le Souf

   L’élévation du niveau des eaux dans le Souf est aujourd’hui une réalité inquiétante et son influence sur l’écosystème se fait ressentir de plus en plus. Les facteurs responsables de la remontée des eaux et leurs conséquences pour l'environnement et la santé humaine  sont de mieux en mieux cernés mais de plus en plus incontrôlables.

   Assises sur une sorte de « banquise » de sable, les oasis du Souf se révèlent  particulièrement vulnérables aux variations du niveau de la nappe phréatique. La baisse, comme la saturation de cette nappe, à priori imputables à la croissance démographique et à l’activité humaine, a été fatale surtout pour les Ghoûts traditionnels (palmeraies), base de l’économie locale et fierté esthétique de la région. Aujourd’hui, la population du Souf est condamnée à s’adapter et à vivre avec la remontée des eaux au péril de son environnement et de sa santé. Au fil des années, la poussée démographique et les activités économiques ont rongé et altéré le fragile manteau de sable par l’épuisement de la précieuse nappe phréatique sous-jacente d’une part, la dégradation et l’inondation du sol par l’eau des forages artésiens d’autre part. La sauvegarde de  l’écosystème est un enjeu majeur pour lequel chaque citoyen à sa part de responsabilité et l'équilibre écologique du Souf est fortement tributaire de sa stabilité démographique. Les derniers forages artésiens, effectués dans les années 70/80, dont l’honorable initiative était de satisfaire la population en eau potable, se sont avérés une véritable bombe à retardement, ou plutôt la goûte qui a fait débordé le vase. Ils ont particulièrement fragilisé à long terme l’écosystème par la pollution de la nappe phréatique, devenue non seulement inutilisable pour l’irrigation et la consommation, mais un vrai casse-tête pour l’avenir économique et écologique de la région. La conséquence est la transformation progressive du milieu naturel en espaces  marécageux avec tous les risques de voir se développer des foyers de moustiques et d'épidémies  jadis inconnus. De fortes averses pourraient causer des inondations et menacer les installations économiques et les constructions, alors que d’ordinaire les pluies les plus violentes n’avaient pas d'impact négatif sur l’environnement local. Au contraire, les précipitations, aussi rares soient-elles, étaient très appréciées et attendues surtout en automne pour leur rôle de rafraîchissement du climat nécessaire à la conservation des récoltes.

   Après l’engloutissement des ghoûts, ce sera bientôt le tour des palmeraies de surface, des jardins, des villages et des infrastructures de tous ordres. Les habitants les plus particulièrement exposés commencent déjà par découvrir l’inondation de leurs maisons et de leurs garages. Qui dit montée des eaux dit forcément dégâts et le pompage pour l’évacuation des eaux indésirables est venu remplacer les travaux de désensablage d’autrefois.  

   En tout état de cause, des mesures concrètes sont actuellement envisagées pour tenter de remédier à la situation par des projets titanesques susceptibles de réhabiliter l’équilibre écologique de la région.

   Un important projet du secteur de l’hydraulique est en mesure d’être réceptionné dès la fin de l’été 2009 et dont les travaux préparatoires ont déjà atteint un taux d’avancement jugé satisfaisant. Quatre stations de pompage pour l’évacuation des eaux indésirables (eaux stagnantes et eaux usées) sont au menu du programme grâce à un dispositif considérable de canalisations vers la dépression du Chott el-Haloufa près d’ Ouargla. Une partie des eaux collectées sera utilisée localement pour l’irrigation de plantations. Entre autres, il est prévu la rénovation des réseaux d’assainissement des  eaux usées et  des canalisations d’eau potable.

 

 

 

La baisse et la remontée des eaux dans le Souf

   Si la baisse du plan des eaux constatée aux débuts du XXe siècle avait justifié la recrudescence des forages artésiens des années 50, l’intensification de ceux-ci dans les années 70/80 avait provoqué l’inondation et, du coup, le dépérissement des Ghoût traditionnels.           

 

   Paradoxalement, le dépérissement des palmeraies était du, dans le passé, à l’appauvrissement de la nappe phréatique.  

 

   A la fin du XIXe siècle, la nappe phréatique qui était la raison même d’exister des oasis du Souf commençait à baisser et la première préoccupation des autorités coloniales visait alors à répondre aux besoins de la population en eau potable tout en tenant compte de la pression démographique et des ressources potentiellement exploitables. Selon les études faites à l’époque, la cause de cette baisse était la surexploitation de la nappe par la multiplication des palmeraies due à l’accroissement sans cesse de la population. Par ailleurs, le colmatage du sol par accumulation de sédiments gypseux ou argileux gênait les racines de croître normalement pour atteindre la couche humide. La conjugaison de ces deux facteurs empêchait l’eau de se renouveler au rythme de son absorption, ce qui condamnait les palmiers au dépérissement. Comme on ne pouvait pas limiter ou interdire la création de nouvelles palmeraies sans remettre en cause le sens de la propriété des autochtones, l’Administration songeait à remédier à la situation par la pratique de pompage au moteur. Des tentatives ont été faites mais se sont révélées dangereuses. La topographie du sol impose au renouvellement de l'eau un débit très faible tandis que la baisse du plan d'eau prend alors des proportions alarmantes que rien ne pouvait arrêter. Lorsque la baisse d’eau atteint un mètre, la fructification s’appauvrit  et au delà,  le palmier fragilisé devient vulnérable et finit par sécher. Or le palmier-dattier, arbre miracle du désert, qui peut vivre de 150 à 200 ans, n’est rentable que s’il vit longtemps dans son milieu naturel.

   L’Administration pensait trouver la solution dans le forage et le pompage de l’eau artésienne. Cependant, d’apparence simple, cette nouvelle technique demande des calculs complexes, sous peine d’aboutir à des résultats désastreux. En 1894, une première tentative a été poussée jusqu’à 100 et 150 mètres à Guémar puis à Tiksebt, mais sans résultat probant. Les services compétents se résignèrent donc à attendre, avant de s’engager dans une entreprise qui n’est considérée comme sûre que si elle est basée sur une clairvoyante étude. Par bonheur, le Souf semblait encore en bonne santé, plutôt épanoui et pouvant attendre. Ce n’est que cinquante ans plus tard qu’un forage de prospection fut effectué à 400 mètres de profondeur à hauteur de Sif El-Menadi (90 km d’El-Oued sur la route de Biskra). A la fin de l’été 1953, l’eau douce jaillit avec violence de 435 mètres. Malheureusement, cette eau abondante et exploitable ne pouvait pas être utilisée pour irriguer les ghouts traditionnels au risque des les inonder et de provoquer par contre-coup le dépérissement des palmeraies. Il fut alors décidé d’exploiter ce forage dans les environs immédiats. Au cours de l’été 1955, un forage beaucoup plus important dans la même nappe et destiné à l'irrigation d'une palmeraie de 20.000  dattiers à Hamraïa (120 km d’El-Oued, également sur la route de Biskra) a permis la sédentarisation de 400 familles nomades. Dans cette zone pilote, terrains d’expériences coûteuses conduites par l’Administration sous l’œil stupéfait des fellahs soufis, un verger expérimental y avait également été créé avec succès, et où la plantation d’arbres fruitiers avait donné des profits immédiats et rentables.

 

 

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